Le deuil d’un être cher

Il y a 13 ans, je perdais ma fille unique qui se suicidait à Chicago. Elle vivait là-bas.

Je fus prise en charge immédiatement par des psychiatres et mon médecin traitant. Pendant toutes ces années j’ai du prendre des antidépresseurs et des anxiolytiques. Au fur et à mesure du temps, j’allais un peu mieux, mais jamais bien. Chaque année, aux dates anniversaires qui pour moi étaient dans le mois de février (ma fille se suicidait dans la nuit du 2 au 3, nous l’apprenions le 5, le 14, jour de la St Valentin, notre gendre déposait dans mes mains les cendres de mon enfant et le 28 est le jour de son anniversaire) j’étais frappée de douleurs très violentes que je ne pouvais ni prévoir ni contrôler. Je me retrouvais à l’hôpital avec 21 de tension et des vomissements incoercibles, si ça n’était pas cela, c’était quelque chose d’approchant. Cette année, comme toutes les autres, j’appréhendais les dates de ce mois maudit.

Puis, « par hasard »… au supermarché, je rencontrais Sophie, qui vint spontanément à ma rencontre pour m’aider à saisir un pack qui était trop haut pour moi. Je la remerciais naturellement, et à la minute même une magie s’opéra. Je lui expliquais qu’avec mon âge avancé mon corps ne suivait plus ma volonté, que physiquement je me sentais amoindrie et tout en parlant, j’abordais la raison principale de ma difficulté à être : 13 ans plus tôt j’avais perdu ma fille et pour moi, c’était toujours « hier ». A cet instant précis, elle m’expliqua que ça ne devrait plus être vécu de cette façon, les choses passées devaient prendre leur place dans le passé et non pas polluer le présent, que c’était une souffrance inutile et supplémentaire, que si je le désirais, je pouvais la consulter pour une séance de mouvements oculaires. Ce que je fis en décembre pour avoir toutes les chances de passer ce mois tant redouté.

La première séance m’aida à régler un autre problème affectif pesant et récurent. Suite à un courrier que je lui adressais pour la tenir informée de mon évolution, elle comprit immédiatement que je traînais toujours une culpabilité suite au suicide de ma fille et me proposa de la rencontrer à nouveau. Ce que je fis en janvier.
Cette fois-ci, ce fut un véritable nettoyage en profondeur, une grande délivrance et je pus repartir de chez elle, légère et en accord avec mes sentiments désormais, limpides. Je pouvais maintenant, aborder avec du recul, tout ce que j’avais vécu à l’annonce de ce drame. Je suis allée longtemps en psychothérapie, mais il y avait des traces, des souvenirs profonds que je n’avais pas pu évacuer et c’est avec la méthode qu’a employé Sophie, que j’ai pu être libérée de ce boulet qui empoisonnait littéralement mon existence.

Pour la première fois depuis ce séisme, j’ai pu vivre toutes ces dates d’une manière apaisée, sans mauvaise conscience, sans doutes et en acceptant pleinement le choix de mon enfant qui était de quitter cette vie qu’elle n’arrivait pas à aimer pour de multiples raisons.
C’est une expérience vraiment enrichissante. Je me suis rendue chez Sophie, confiante et sans à priori, mais j’étais curieuse de savoir ce que j’allais ressentir et comment un balayage oculaire pourrait arriver à bout de ce qui avait été un échec en psychothérapie et je dis : oui c’est une méthode sérieuse et efficace et je remercie les forces qui ont créé notre rencontre.

Françoise

R.D.V. : 06 22 71 46 27

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